lundi 25 août 2014

Fessy, Amar, Brihat


J’ai regardé il y a peu 3 petits documentaires sur 3 photographes français : Pierre-Jean Amar, Georges Fessy et Denis Brihat. Je les ai trouvé tellement inspirants que j’ai eu envie de partager ici quelques-unes de leurs paroles, et de vous donner envie d’aller les regarder si ce n’est pas déjà fait. Ils font chacun environ 30 mn et sont disponibles sur Youtube :




Attention, avalanche de citations à suivre, que j’ai essayé d’organiser par thèmes. Si vous faites de la photo depuis un moment déjà, vous verrez que ce sont des basiques de la pratique photo, mais précisément, ce sont des basiques donc les rappeler ne fait pas de mal, surtout lorsqu'ils sont reformulés par des photographes qui vraiment ont de la bouteille.

Notre œil propre constitue la valeur ajoutée d'une photo, par-rapport au réel

Denis Brihat voit de la poésie dans un pissenlit, cette poésie il essaye de la restituer dans ses photos :
« Je n’ai pas la vision des très grandes choses, j’ai une vision assez restrictive, restreinte, d’ailleurs un de mes amis […] m’a dit que j’avais un regard de schizophrène, qui regarde de près … et de manière très précise ».

Denis Brihat





George Fessy explique son état d'esprit lorsqu'il réalisait ses commandes de photo d'architecture :
« Je voulais aller au-delà de ce que je vois, qu’est-ce que je vais pouvoir extraire de cette chose-là… c’est une approche à la fois physique… et puis, y’a tous mes antécédents, tout ce que j’ai vu en matière de peinture …  je me suis fabriqué l’œil ». 

Georges Fessy


Pierre-Jean Amar dit quand il raconte sa décision de prendre en photo son fils  jusqu’à ses 20 ans :
« J’ai décidé de photographier mon fils et sa vie comme un photographe et pas uniquement comme un papa… c’était ça la grande difficulté… essayer d’avoir une vraie vision de ces scènes que nous partageons tous, mais que très souvent on ne photographie pas de manière pertinente ».

Pierre-Jean Amar



























Le travail, la persévérance

Denis Brihat :
« Lucien Lorelle […] m’avait donné le conseil le plus merveilleux de l’époque, c’était ‘grille du film’, en d’autres termes, c’est en forgeant qu’on devient forgeron ».

George Fessy lui parle d’une « observation forcenée », d’un « phénomène d’appropriation » du sujet, il dit du sujet « c’est ma chose et j’irais jusqu’au bout », « il y a un engagement physique, je creuse du regard ». Il dit aussi : « J’avais des prétentions qui se sont envolées par la suite » « maintenant, 50 ans après, je me sens pratiquement mûr pour faire de la bonne photo » (ça déstresse non ? )

Enfin Pierre-Jean Amar :
« La grande difficulté d’un photographe, c’est ce que disait Willy Ronis dans un très beau texte qu’il a écrit dans les années 60, il faut avoir ce que lui a appelé la vision globale, c’est à dire être capable au moment où on fait une photographie, d’être conscient de tout … voir à la fois le cadrage, la lumière, l’intérêt du sujet, l’instant décisif, éliminer en hors champ tout ce qui n’est  pas nécessaire à l’image, choisir le bon objectif, choisir la bonne position dans l’espace ».

L’importance de la peinture

Fessy est un grand amateur très éclairé de peinture «  une fois à Paris, pratiquement tous les dimanches une année ou deux, j’étais au Louvre à arpenter les galeries ». Amar a commencé par peindre. Brihat dit carrément qu’une photographie n’est ni plus ni moins qu’une peinture…

Il y a en effet de nombreux points communs entre peinture et photographie, et les peintures des grands maîtres sont un excellent moyen d’éduquer notre regard… Et, il faut les voir en vrai, car en miniature sur internet, le choc n’est… pas le même haha.

La dramaturgie du noir & blanc, la dramaturgie de la couleur

Pierre-Jean Amar
« J’aime beaucoup photographier dans des lumières plutôt dures parce que j’aime ce que crée le système d’ombre, c’est à dire des parties de l’image dans lesquelles on ne voit rien, on peut tout imaginer, en plus […] les noirs photographiques sont souvent d’une très grande force visuelle, et lorsqu’ils sont en opposition avec les grandes lumières, il y a un jeu entre les deux qui fait que visuellement, on peut avoir un choc ».

« Si en couleur on met un rouge et un vert à côté on a plus besoin de créer un jeu d’ombre, parce qu’il y a déjà une telle force entre les deux couleurs, alors que dans le N&B si on photographie du rouge et du vert ça fait du gris et puis c’est le même donc c’est pas très intéressant ».

Pierre-Jean Amar









































Et pour conclure, dernière citation :
« Quand on a la passion de la photographie, on la conserve toute sa vie, et surtout on fait des photos, même quand on n’a pas d’appareil au bout de sa main. » De Pierre-Jean Amar.

Voilà, n’hésitez pas à réagir, je n’attends que ça ^_^ !

Et, une ptite photo de ma récolte d'hier (en fait, la seule qui soit "montrable")(haha)

Wazemmes, place d'Oujda

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