Ce qui m’intéresse, en photo, c’est la ville et l’architecture.
Et les gens. J’ai une formation d’architecte, je ne suis pas une grande archi
(ouuuula loin de là) ni même une chef de projet en archi, mais je porte l’architecture
dans mon cœur. Et la ville parce qu’elle est faite en partie d’architecture, et parce
que j’aime sa … densité et protéiformité (et inventer des mots).
Ce n’est pas évident de faire de la photo d’architecture, il faut comprendre le bâtiment, trouver les cadrages qui le révèleront, attendre la bonne lumière... Mais, ce n’est à mon avis pas le plus difficile : les bâtiments sont immobiles d’une, ensuite, le sujet, si tant est qu’il s’agit d’une architecture intéressante, déglingue en toute logique.
Mais ce que je voudrais, c’est faire de la photo d’architecture qui ne soit pas désincarnée. Avec de vrais gens dedans quoi ! Et le problème, c’est les gens !
La ville, c’est au contraire difficile à prendre en photo, il y a trop de tout, gens, voitures, panneaux, lieux sans qualité particulière ou au contraire trop « carte postale »…
Henri Cartier-Bresson (Dieu n°1) faisait dialoguer dans ses photos les gens avec leur environnement. C’est plus intéressant qu’une simple vue d’un bâtiment car le sujet est plus complexe et comprend le facteur humain, qui interpelle à coup sûr le « visionneur » d’une photo. Exemple :
Photo de Henri Cartier-Bresson
André Kertész (Dieu n°2) réussissait souvent à faire des photos de ville sans personne dedans, mais quand même frappantes et poétiques. Exemple :
Photo de André Kertész
Comme quoi, il reste une voie si je n’arrive pas à régler le
problème avec les gens… !
Qui est, ce problème… ? Plusieurs cas de figure :
Soit, on leur demande si on peut les prendre en photo. Et là,
ils commencent à tchatcher, premièrement. (Mais je veux pas parler, je veux
prendre une photo ! Non, ta photo sera pas dans le journal !) Deuxièmement,
ils se mettent à … poser. Vachement vivant et sur le vif.
Soit, on leur demande pas, on les prend en photo sans crier
gare. Mais, on ose pas trop. Donc, on les prend en photo en mode paparazzi, le
zoom à fond (le mieux va jusqu’à 70, en comparaison des 1000 mm des paparazzis…
marche pas).
Soit, on leur demande pas, on les prend en photo sans crier
gare mais À 1 M D'EUX. Déjà, vlà la situation. Faut pas être gêné quoi. Ensuite,
on s’expose à toutes sortes de réaction, du « vous voulez pas nous prendre
avec mon frère là-bas ? » au « hè, vous avez pas le droit de
prendre des photos ! Effacez ça de suite ! ».
Il y a un côté agressif, intrusif à prendre des inconnus en
photos sur le vif, mais il faut le faire. Ecouter son instinct au préalable car
lui sait souvent dire si ça passera ou pas avec la ou les personnes en
question. Éventuellement leur sourire ou venir s’expliquer APRES. Ou se barrer sans état d'âme. Il faut oublier certains principes pour faire de bonnes photos haha.
Ci-dessous ma récolte d’hier. Sans personne, sauf mon ombre.
Y’a du taf.
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